Résumé :
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À la croisée de l'histoire des savoirs, de l'anthropologie historique et de l'historiographie, cet ouvrage analyse la constitution d'un domaine de connaissance précis, l'archéologie, dans une Tunisie tant coloniale qu'indépendante. Comment cette discipline, qui revendique à juste titre un crédit de scientificité, se trouve-t-elle enrôlée dans des logiques d'affirmation impériale puis nationale ? Comment la définition des identités et des patrimoines évolue-t-elle dans des contextes politiques et mémoriels différents ? Quels Anciens sont-ils promus Ancêtres dans les constructions généalogiques tunisiennes d'hier et d'aujourd'hui ? Ce livre qui offre une contribution originale à l'histoire des relations culturelles entre la France et la Tunisie, présente la particularité de combiner deux approches, celles de l'historien et de l'anthropologue. L'auteur nous révèle la " face cachée" de cette activité savante, en analysant, dans la durée, les institutions et les enjeux variés (politiques, économiques, sociétaux) et variables qui se reconstruisent autour de certains sites, en retraçant également l'itinéraire intellectuel des grandes figures (passées et présentes) de l'archéologie en Tunisie. L'ouvrage conjugue des enquêtes de terrain, des entretiens et une documentation extrêmement variée, allant de la correspondance et littérature savantes à la bande dessinée et au roman contemporain. L'auteur y défend la thèse que l'archéologie est une science humaine qui s'ignore et dont les effets sur la société sont particulièrement lourds de conséquences.
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