Résumé :
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La griffe des aïeux, c'est l'estampille que les Matis reçoivent en héritage de leurs anciens, lors des cérémonies ou les masques incarnant les défunts viennent fustiger les plus jeunes. Au sens littéral, c'est la marque faciale: le tatouage et les multiples ornements fiches dans les visages. La griffe des aïeux, c'est cet ensemble de traits indélébiles et distinctifs, garants du faste de leur allure. De manière plus imagé, La griffe des aïeux, c'est aussi le cachet d'une ethnie, la permanence de ses valeurs, coutumes et traditions. En somme, l'empreinte du passe sur la société contemporaine. La griffe au sens de marque déposée: la signature sociale. Enfin, la griffe des aïeux peut être perçue comme une allusion aux facultés d'agression des grands félins, ainsi qu'aux ongles puissants caractéristiques de la famille des édentes (paresseux, tatous, fourmiliers), animaux dont le rendement métaphorique est immense dans la construction de l’identité collective des Matis et dans leur représentations de l’ancestralité. En somme, La griffe des aïeux, c'est tout ce qui fait la matière de ce livre: la parure du corps et ses rapports avec l'organisation sociale, l'ontologie, l’ethnicité et la cosmologie.
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