Résumé :
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Les axes de réflexion de ce livre sont simples. Nous sommes un pays des paradoxes, des contradictions et des non-dits. L'immobilisme se conjugue avec l'activité, la liberté côtoie l'instinct sécuritaire, le sacré fait bon ménage avec le profane, la modernité et la makhzanite sont un couple, le présent et le passé s'interpénètrent. Le Maroc possède tous les atouts pour être une nation avancée ; une bourgeoisie qui provient de très loin, un syndicalisme responsable, une paysannerie solide, des partis politiques comparables à ceux des états modernes. Pourtant le Maroc offre la physionomie d'un pays qui ne supporte ni les grands maux ni les grands remèdes. La société marocaine actuelle est désemparée ; malade parce qu'elle a perdu ses repères. Elle a la nostalgie de sa grandeur d'antan. "Le pays de l'inachevé" ne veut cacher ni la nudité de notre système, ni camoufler nos hésitations en démocratie, ni taire les fractures sociales. C'est un cri de Révolte intellectuelle contre la classe dominante, les nantis, le tribalisme politique, pour exorciser les cauchemars de l’État d'exception (1965), des deux coups d'Etat militaires et l'affreuse tragédie du 16 mai de Casablanca. Les nations peuvent connaître à travers l'histoire des fléchissements, mais il appartient à l'écrivain de ne pas se taire.
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